C'est bien connu, entretenir une demoiselle (ou une dame, selon vos préférences) est coûteux. Que ce soit les escapades shopping à Manhattan, les diamants de toute les couleurs de l'arc-en-ciel ou encore l'installation d'un aspirateur central au foyer, ce ne sont pas les dépenses qui manquent quand vient le temps de plaire madame, toujours plus exigeante.
Cette situation n'est pas des plus évidente pour l'homme insatiable de la femme que je suis. J'ai en effet la fâcheuse habitude de chercher la compagnie de plusieurs charmantes créatures à la fois dans le but de subvenir à ce constant besoin de séduire. Et ce n'est pas toujours facile pour le portefeuille.
Heureusement, j'ai enfin trouvé un lieu à Québec où ambiance feutrée, rencontres sympathiques et gastronomie abordable riment ensemble:
Le Pub Chez Girard situé dans
le nouveau plateau, le quartier St-Sauveur. L'endroit idéal pour donner rendez-vous à ses
double-date pour peu de frais et beaucoup de plaisir.
L'ambiance située quelquepart entre chalet de ski et taverne d'antan donne un cachet authentique, rude et pourtant empreint d'une certaine chaleur. Les trophées de quilles et autres laminés de bière avec pompe-à-broue intégrée émerveillent nos sens. Bref, l'atmosphère est idéale pour établir, ce que les Don Juan et autres
Players de ma trempe surnomment, le
mood.
Notre voisin, un distingué joueur de machine à sous, rempli les moments de silence de vignettes sur sa journée que les badauds écoutent avec attention. De ses plans pour échapper à sa femme, en passant par son escapade-dîner chez le non moins fameux Jos Dion ou encore de la connaissance profonde de son être par le serveur, ce gentlemen nous donne l'impression de cotoyer The Gambler et l'on se demande effectivement où se cache Kenny Rogers.
Nous rencontrons ensuite notre séduisant serveur, Gilbert (et non Girard -- on s'imagine que les autres serveurs s'appellent respectivement Gino, Gilligan et Giusepe) qui s'empresse de nous raconter des anectodes délectables sur l'établissement. Me sentant attaqué par l'effet de son charme sur mes dates, je jette un rapide coup d'oeil à la carte afin de lui passer une commande et rétablir la relation de supériorité (oui, j'applique à la lettre mon
Guide du mâle Alpha en situation de crise).
Ne connaissant pas la spécialité de la maison, je m'aventure en terrain connu et je commande trois hot-dogs à 1.50$,
all-dressed. Je demeure un peu inquiet, me demandant si je n'aurai pas dû plutôt investir dans un duo chips/fromage sâlé pour un peu moins cher et davantage de variété. Mais Dieu merci, nos assiettes arrivent sur table avant même que ma nervosité transparaisse devant mes dates et nous tombons en extase devant le spectacle visuel que présentent nos hot-dogs:
Un beau gros hot-dog graisseux avec ketchup, moutarde, relish, p'tits oignons et une quantité plus que bon marché de mayonnaise -- à la façon de la grand-mère de Gilbert. Et comble de bonheur, cela vient accompagné d'une généreuse portion de chips. Mes dates n'en croit ni leur yeux, ni leurs papilles tandis que je déguste à grande mâchée le meilleur roteux jamais rencontré en basse-ville.
Je crois être au bout de mes surprises quand l'une de mes concubines découvre l'élément caché quelquepart entre le hot-doille, les chips et le panier en osier made in china contenant notre mets: un énorme pickle, juteux et suggestif à souhait.
Nous terminons ainsi notre aventure sous le signe du vinaigre, repus et satisfaits. J'ai donc pu livrer satisfaction à mes dates et moi-même pour un maigre 4.50$ taxes incluses, me donnant la liberté de laisser un joli 50 cennes de pourboire et d'avoir l'air d'un homme bien aisé dans ses finances.
Je ne peux faire autrement que donner la note de 3 pickle au hot-dog du Pub Chez Girard et je rêve déjà à ma prochaine double-date où je me livrerai à l'expérience coûteuse mais ô combien aphrodisiaque des huître fumées.
